Vie,

 

Pour ma mère qui coule dans mes veines

Pour mon enfance qui a vu ses peines

Pour mes sourires teintés de bonheur

Pour mes larmes remplies de douleurs

 

Pour mes matins en gouttes de rosée

Pour l’oiseau que j’ai apprivoisé

Pour la rose qui enivre mes sens

Pour l’orage et sa puissance

 

Pour l’aube qui éveille mes matins

Pour le mendiant à qui je tends la main

Pour l’horizon qui porte le jour

Pour l’enfant qui me donne l’amour

 

Pour la terre qui m’a vu grandir

Pour les saisons qui me voient vieillir

Pour toutes ces choses de l’existence

A la vie, je tire ma révérence.

 

Même si,

 Même si j’ai mal même si j’ai peur

Même si l’enfer brûle mes heures

Malgré mes peines malgré mes pleurs

Qui brisent mon cœur à l’intérieur

 

Sous les nuages remplis d’orage

Même si je n’ai plus le courage

Tous les démons et leurs outrages

Je les combattrai avec la rage

 

Même si j’ai envie de m’enfuir

Loin de ce monde sans sourire

Je dois rester me reconstruire

Même si mon regard transpire

 

De goutte d’eau remplie d’remords

Devant le tombeau de la mort

Même si mes regrets sonnent fort

Comme une cloche cerclée d’or

 

Je dois sourire même si j’ai mal

Même si mon âme se fait la malle

En laissant mon corps au canal

Un soir d’ivresse de carnaval

 

 Parce que l’on n’a plus le sourire

Puisque la vie nous fait souffrir

Que l’on a mal à en mourir

On se raccroche à l’avenir.

 

 Hier,

 Il y a des souvenirs

Des douleurs du passé

Qui sortent de l’empire

De notre cœur blessé

 

Une odeur, un parfum

Qui ravivent tous nos sens

Dans le coin du jardin

De notre tendre enfance

On n’oublie jamais rien

Et on poursuit sa vie

Avec ces rêves anciens

Accrochés à nos nuits

 

A l’aube qui respire

Sous la senteur des embruns

On s’habille d’un sourire
Pour masquer son chagrin

 

On dépose nos armes

En laissant derrière soi

Nos regrets et nos larmes

Sur un mouchoir de soie.

 

Complainte du pauvre,

 Pauvreté, tu es ma compagne

Aussi fidèle qu’un clébard

Tous les matins tu m’serres la poigne

Quand j’sors du lit de mon cauchemar

 

Et quand devant mon café noir

J’te fais la gueule un peu blafarde

Tu vas faire un tour sur le trottoir

Afin d’aérer tes cafards

 

Pendant c’temps-là devant ma tasse

Je m’imagine au fond d’un puits

En grignotant un bout de carcasse

Un reste vieux d’hier midi

 

Et puis j’me dis, ce n’est pas la peine

D’aller m’jeter dans ce trou noir

Même si au fond j’aimerais quand même

Puisque ma vie est désespoir

 

Et revoilà ma chère compagne

Avec son armée de cafards

Cette pauvreté qui m’accompagne

Sur mon chemin un peu blafard

 

C’est grâce à elle que je survis

Même si des fois ce n’est pas facile

Car elle me rappelle que la vie

Vaut d’être vécue, même sur fil.

 

Mal-être,

 

J’ai envie de partir loin

De ce monde qui m’entoure

Disparaître dans le lointain

Oublier le feu de notre amour

 

Ne plus voir le d’espoir

De ma vie dans le tourment

Ma solitude dans le noir

Dans une bulle hors du temps

 

J’aimerais juste un souffle d’air

Pour essuyer toutes mes pleurs

Juste pour y voir plus clair

Oublier toute ma douleur

 

Me tourner vers l’avenir

Croire en la vie et au hasard

Guérir de tous ces souvenirs

Qui s’accrochent à mon cauchemar

 

De la vie je veux être ivre

Au-delà de toutes mes frayeurs

Soulager mon mal de vivre

 Et retrouver un peu de bonheur.

 

 Gangrène de l’humanité, 

 Sur le chemin de la haine

Au nom d’un héritier

Jusqu’à en perdre haleine

Meurtriers sans pitié

 

Brandissant l’étendard

Assassinant des innocents

Ces gens-là sont des ignares

Qui ont signé avec Satan

 

 Sur la terre nourricière

Sans vergogne, sans peur

Dans une rage guerrière

Ils s’exclament en vainqueurs

 

 En laissant derrière eux

Des sanglots familiers

La souffrance des adieux

Au pied des Hypogées

 

Survivants de l’abstrait

Cicatrices impérissables

En mémoire à jamais

Le visage des coupables

 

Protégeons-nous de la haine

Combattons l’aigle noir

Mettons fin à son règne

Sur tous les territoires.

 

 

Lettre froissée,

  Je me souviens de vous

Comme d’un jour au lever

Nos premiers rendez-vous

Comme d’un parfum d’été

 

De vos doigts sur ma peau

Comme la brise d’un baiser

Du souffle de vos mots

Comme le vent des années

 

Je me souviens de vous

Comme d’un été indien

Qui chantait le mois d’août

Comme un dernier chagrin

 

Le nez au vent debout

Comme un oiseau de feux

Vous vantiez vos atouts

Comme un bijou précieux

 

Je me souviens de vous

Comme d’une douce caresse

De vos gestes un peu fous

Comme un verre d’ivresse

 

Je me souviens de vous

Comme un plaisir sans trêve

Je me souviens de tout

Au milieu de mes rêves

 

Je me souviens de vous

Comme un doux souvenir

Qui coule sur ma joue

En perle de soupir.